L'atelier UKIYO

De la découpe du métal précieux à la pose délicate de l’émail, en passant par des décorations uniques telles que le perlage ou la gravure, puis à l’assemblage du garde temps, chaque étape vise à révéler la beauté et la singularité de chaque pièce.

Entrez dans l’atelier, et découvrez les coulisses de la création d’un garde temps Ukiyo.

Usinage du Cadran

Chaque cadran Ukiyo commence sa vie sous la forme d’une plaque d’argent pur. À l’aide d’un tour à métaux manuel, cette plaque est minutieusement travaillée pour être transformée en un disque parfaitement circulaire. Un perçage précis est ensuite réalisé en son centre, afin de permettre le passage de l’axe des aiguilles.

La surface avant du cadran est soigneusement usinée pour créer une base idéale à la pose de l’émail. De même, le verso est préparé pour accueillir le contre-émail, garantissant ainsi la stabilité et la durabilité de l’ensemble. Enfin, les pieds de cadran, également fabriqués à la main en argent pur, sont soudés un à un avec précision, assurant l’assemblage parfait avec le mécanisme.

Décoration du Cadran

Une fois le cadran usiné, la phase de décoration peut commencer. Pour sublimer l’éclat de l’émail et offrir une réflexion optimale de la lumière, la surface avant est d’abord polie jusqu’à obtenir un véritable effet miroir. Ce travail de polissage est essentiel pour révéler toute la profondeur et la brillance du futur cadran.

Selon le modèle, différentes finitions artisanales peuvent ensuite être appliquées :

  • Le perlage, une décoration horlogère traditionnelle, consiste à créer une série de motifs circulaires réguliers qui texturent finement le métal et accrochent la lumière avec subtilité.

  • La cristallisation est obtenue par une chauffe au four extrêmement précise du cadran, qui provoque la formation naturelle de structures cristallines à la surface du métal. Chaque pièce est alors unique, offrant un jeu de lumière fascinant.

  • La Gravure Givrée, est réalisée entièrement au graveur à main. Inspirée des motifs naturels du givre, cette technique sculpte la surface du cadran avec de fines incisions, créant un éclat changeant, à la fois doux et lumineux, qui rappelle les reflets d’une surface gelée.

L'Emaillage

L’émaillage est une étape clé, où le cadran commence à prendre vie. J’utilise ici la technique du cloisonné, qui consiste à souder de fins fils d’or ou d’argent sur la surface du cadran pour dessiner un motif. Ces cloisons créent des compartiments que l’on remplit ensuite avec de l’émail.

À l’aide d’un pinceau fin, je dépose manuellement l’émail dans chaque zone, en veillant à obtenir une surface uniforme, sans bulles ni creux. C’est un travail lent et précis, qui demande de la régularité dans la texture comme dans la couleur. Sur la photo, le cadran est encore à l’état brut : les poudres d’émail sont sèches et mates, prêtes à être révélées par la cuisson.

La pièce est ensuite passée au four, à environ 750 °C. L’émail fond, se vitrifie, et ses couleurs prennent de la profondeur. Plusieurs cuissons sont nécessaires pour atteindre l’effet désiré, chaque passage au feu révélant un peu plus la beauté finale du cadran.

Le polissage

Après les cuissons, l’émail présente une surface légèrement irrégulière, parfois granuleuse ou mate. Pour révéler toute la profondeur de sa brillance, chaque cadran est soigneusement poli à la main. Cette étape se fait en plusieurs passes, à l’aide de disques diamantés de grains de plus en plus fins, jusqu’à obtenir une surface parfaitement lisse.

Le polissage se termine avec l’application d’oxyde de cérium, une poudre ultra-fine utilisée en horlogerie et en joaillerie pour obtenir un poli miroir. C’est ce dernier geste qui donne à l’émail tout son éclat.